Cela fait maintenant plusieurs siècles que l’art de coller du bois est connu des hommes. Divers procédés ont été utilisés à partir d’ingrédients d’origine naturelle. Parmi ceux-ci se trouvent les fabrications de colles à partir de lait caillé auquel était rajouté de la chaux.

La fabrication industrielle de ces colles a débuté en Suisse et en Allemagne au XIXe siècle.

Contrairement ce que l’on pourrait penser aujourd’hui, la caséine n’a pas été nécessairement la toute première colle utilisée en aéronautique. On peut cependant affirmer au gré des diverses sources que son emploi a été généralisé à la fin des années 20, début des années 30.

Cette colle perdra son agrément aéronautique dans les années 70.

Composition

Cette colle est extraite du lait de vache.

Les étapes de transformation sont les suivantes : le lait est écrémé sous l’action soit d’acide sulfurique ou de présure et il se présente alors sous forme de lait caillé et de sérum que l’on éliminera.

On récupérera la masse de lait caillé appelée caillebotte, qui sera ensuite déshydratée, pressée, puis broyée. On obtient ainsi une poudre blanche d’aspect jaunâtre dont la texture se rapproche de la farine fine ou grenue. Son odeur doit être agréable mais pas acide.

Compte tenu de son origine organique la colle ainsi présentée serait sensible aux attaques de micro-organismes (champignons), et d’insectes. Par ailleurs elle deviendrait rapidement insoluble, sa préparation à posteriori devenant impossible.

Afin d’éviter ces désagréments des adjuvants sont rajoutés à la préparation. Ainsi, on trouverait dans les années 30 :

  • des éléments destiné à insolubiliser la caséine lors de sa préparation initiale (chaux hydratée),
  • des éléments destiné à retarder l’insolubilité de la colle pendant la préparation des collages (fluorine, aluminate, silicate, hydrate de soude),
  • des corps aromatiques ou poisons destinés à repousser les insectes pendant la conservation de la colle avant sa préparation.

Aujourd’hui, bien que cette colle soit impropre à un emploi aéronautique, sont également présents des solutions antiseptiques afin d’éviter les attaques de micro-organismes.

 

Avantages et inconvénients des colles à base de caséine.

Avantages

  • Il s’agit d’une colle dont la base n’est pas issue de la chimie d’où son vocable de « colle naturelle »,
  • Elle a une bonne adhérence sur les résineux et les bois « gras »,
  • Tenue considéré initialement comme bonne à l’humidité,
  • Bonne tenue à la chaleur,
  • Emploi à température ambiante et, selon certaines sources jusqu’à 5 à 6°C.
  • Préparation simple par adjonction d’eau.

Inconvénients

  • Colle nécessitant à la mise en œuvre un serrage énergique et une grande qualité d’ajustage au niveau du joint.
  • Toute colle fabriquée doit être utilisées dans la journée de travail, et au plus tôt une demi-heure après réalisation du mélange.
  • La fluidité du mélange devra être adapté au collage à effectuer (texture se rapprochant soit du miel ou huileuse et toujours sans grumeaux).
  • Déjà au début des années 70, des défauts de qualité de ce type de colle étaient mis en exergue, conduisant les autorités compétentes à ne plus réceptionner les lots présentés car qui ils ne répondaient plus au règlement Air 9107.

    Selon Jean-Claude Afflard dans les excellents « Cahiers du Ménestrel » ces problématiques de qualité provenaient des nouveaux modes de nourriture donnée aux bovins à l’époque.

  • Collages sont donnés pour une validité de 20 à 30 ans,
  • Le vieillissement peut présenter des défaillances dues à l’humidité et à la chaleur combinées.
  • Les structures présentant des collages à la caséine doivent faire l’objet d’une inspection régulière particulièrement soigneuse. Par ailleurs, le stockage des aéronefs collés de la sorte doit se faire à l’abri de l’humidité.