Tableau de liste des plans

Poursuivons ici l’analyse de notre liasse de plans. Nous avons vu dans l’article précédent que l’on pouvait classer les plans selon différents groupes correspondants à des parties de l’aéronef. Voyons maintenant plus en détail les liens qui peuvent exister entre les différents groupes de plans et l’articulation de désignation de pièces.

Troisième étape : référencer les plans.

Bien que les plans soient maintenant classés dans les dossiers, il n’est toujours pas facile de trouver ce que l’on veut rapidement. Aussi il m’est apparu évident de recréer une nomenclature. La nomenclature n’est ni plus ni moins qu’une liste de plans.

Nativement, la liasse de plans doit comporter une nomenclature. Je découvrirai celle-ci que bien plus tard, mais nous en reparlerons. Faute de mieux, j’ai donc constitué moi-même la nomenclature grâce un fichier de type Excel (tableur).

J’ai décidé de porter en haut du tableau diverses caractéristiques composant le cartouche. On pourrait observer ci-dessus le résultat du tableau dans sa version la plus avancée.

Mais reprenons notre analyse à partir du plan 904s-41.12 qui nous a servi d’exemple précedemment.

Comme vous pourrez le constater, le tableau reprend dans ses colonnes les principaux éléments présents dans le cartouche auxquels sont rajoutés quelques éléments supplémentaires :

  • le groupe supérieur,

  • le numéro de plan,

  • la désignation du plan,

  • un indicateur de présence ou non du plan au sein de la liasse détenue,

  • le numéro des pièces associées au plan,

  • la désignation des pièces associées au plan,

  • la matière des pièces composant le plan,

  • la quantité des pièces prévues pour un planeur,

  • le numéro du plan d’ensemble supérieur,

  • le numéro du ou des plan(s) rappelée dans la nomenclature portée dans le cartouche,

  • le nom du dessinateur,

  • la date de l’enregistrement du dessin,

  • le nom du vérificateur,

  • la date d’enregistrement de la vérification,

  • le suivi des modifications,

  • le nombre de feuillets composant le plan.

Je vous propose de vous emmener en détail à comprendre ce qui se cache derrière chacune de ces rubriques.

Le groupe supérieur.

On n’y retrouve le numéro du dossier dans lequel est classé le plan ainsi que la désignation que je lui ai donnée. Cette désignation n’est pas nécessairement juste par rapport à la norme utilisée au niveau du bureau d’études de Breguet. Il s’agit donc d’une désignation que je qualifierais d’arbitraire au regard des éléments en ma possession.

À noter qu’aujourd’hui, je ne dispose pas de la norme sur laquelle a été basé l’architecture de ces plans. À tout hasard, si quelqu’un la possédait je serais curieux d’en prendre connaissance, et de remettre à jour cette rubrique.

Le numéro de plan

Il n’y a là aucune difficulté, il s’agit bien du numéro du plan de base (entouré en violet).

La désignation du plan

Ici aussi, il s’agit d’un simple report de la désignation portée en bas du cartouche (entouré en vert).

L’indicateur de présence ou non du pouvoir au sein de la liasse détenue.

Il s’agit d’un ajout permettant sur le fichier à l’aide d’un filtre de retrouver très facilement une liste de plans manquants. Les codes suivants sont portés :

  • EXT : document présent,

  • INF : document identifié par des références sur plan,

  • REF : document identifié par un document annexe ou un catalogue,

  • ALT : identification alternative d’un document déjà identifié (autre numéro de plan).

Nous reviendrons bientôt sur ce point.

Le numéro des pièces associées au plan

Un plan est généralement composé de plusieurs pièces. Il existe deux types de pièces que l’on peut rencontrer dans la nomenclature du plan : des pièces en lien direct avec ce plan, portant la même base de numérotation, et des pièces dont on retrouvera les éléments dimensionnels sur d’autres plans.

Dans cette rubrique, nous nous attarderons que sur les pièces en lien direct avec le plan que nous avons sous les yeux, et donc portant en référence un radical similaire au numéro de dessin. Ainsi, nous aurons pour notre plan en exemple les pièces 41.12.21 et 41.12.22 ; toutes deux ont le même radical 41.12 correspondant à la référence du plan de base. Le suffixe 21 et 22 permet de désigner les pièces proprement dites.

Avec la pratique, les pièces dotées d’un suffixe impair sont placées à gauche de l’axe du planeur, et celles dotées d’un suffixe pair sont placées à droite.

La désignation des pièces associées au plan.

Il s’agit simplement de la désignation prenant place en face de chaque numéro de plans.

La matière des pièces associées au plan.

Aucune difficulté là non plus puisque nous reprenons la désignation de la matière telle que portée sur la ligne de la pièce.

La quantité de pièces prévues pour un planeur.

Il conviendra d’être vigilant avant de remplir cette rubrique. En effet le plan peut se composer de plusieurs ensemble supérieur qui vont comporter des pièces similaires. Dans ce cas il conviendra de multiplier le nombre de pièces nécessaires en fonction du nombre d’ensembles supérieurs à traiter.

Le numéro de plans d’ensemble supérieur et inférieur.

Nous reportons ici le numéro du plan portée dans la case numéro d’ensemble du cartouche (entouré en bleu).

Occasionnellement, j’ai pu me rendre compte que certains de ses numéros étaient manquants. Qu’importe, le lien entre les plans peut se faire du haut vers le bas, c’est-à-dire d’un ensemble supérieur faire un ensemble inférieur.

À titre d’illustration, je vous mets ci-contre le plan 904s-21.18 dans lequel l’on peut retrouver dans la nomenclature notre plan 904s-41.12. On notera également que s’il y a correspondance avec un plan de Breguet 904 seuls les chiffres désignant le plan sont portés à la nomenclature : ainsi on a 41.12 correspondant au dessin 904s-41.12.

Je reviendrai ultérieurement sur cette notion de plans portée dans la nomenclature d’un dessin particulier.

 

Le nom du dessinateur.

On reporte simplement le nom du dessinateur qui a réalisé ce dessin technique. Il s’agit d’un report historique qui permet à la longue de connaître les noms des dessinateurs en charge du projet.

La date de l’enregistrement du dessin

Cette date permet de donner un repère temporel à la réalisation du plan de série.

Le nom du vérificateur

Ici aussi il s’agit d’un élément historique porté dans le fichier.

La date d’enregistrement de la vérification

même principe que précédemment cette date permet éventuellement de fixer un repère temporel. À noter que la rubrique de vérification n’est pas nécessairement complétée sur tous les plans, ce qui est le cas pour le plan étudié.

Le suivi des modifications

Je n’ai pas trouvé chez les Breguet de modification particulière au plan réalisé. Ce n’est pas le cas pour tous les constructeurs, et au gré de la vie des appareils ou des accidents rencontrés en service, il est possible que certaines modifications soient apportées aux plans initiaux. Dès lors, on pourra suivre dans cette colonne les éventuels changements qui auront été portés au dessin (cela peut aller d’un changement de matière à des modifications de caractéristiques dimensionnelles telles que le rajout d’épaisseur sur une pièce ou encore par exemple un changement de diamètre pour certains trous, etc.).

Le nombre de feuillets composant le plan

Terminons par quelque chose de simple qui se passe presque de commentaires, mais il faut cependant noter que certains plans comportent plusieurs feuillets et qu’il convient de se méfier :ce n’est pas parce qu’on a le premier feuillet en main que l’on dispose de la totalité des informations…