Bon avant de vous faire une liste à la Prévert de l’outillage utile à la construction amateur ou au restaurateur, je tiens à partager avec vous quelques règles de base de la gestion de l’outillage.

1/ Rangement

Pourquoi?

En général l’outillage prend place dans un atelier, ou encore une servante. Pour ma part j’ai opté pour un ensemble de plusieurs caisses: une caisse outillage bois, une caisse électricité et une (grosse caisse) mécanique, ce faisant je gagne en mobilité, l’électroportatif restant dans ses mallettes d’origine.
En règle générale, il est agréable de disposer de son outillage rangé en bon ordre. Ce principe de base de tout bricoleur devient plus important encore en aéronautique ou l’oubli d’un outillage dans un appareil peut avoir des conséquences dramatiques (j’ai souvenir d’un CAP 10 crashé à cause d’un multimètre laissé dans le fuselage qui avait bloqué les commandes…). Outre cet aspect lié directement à la sécurité des vols, une bonne organisation de l’outillage facilite le travail (c’est le début de la fin des pertes de temps en recherche de cette maudite clé de 10…), et évite les pertes et les dégradations dues à un mauvais stockage.

Méthode.

En aéronautique, on utilise en règle générale le principe de la silhouette. J’ai opté pour ce type de méthode qui a l’avantage de pouvoir permettre un contrôle quasi instantané de la panoplie ou de la caisse. Il existe des modules mousse bicolore tout faits, et vendus généralement avec ou sans outils. En général ces modules sont intimement liés aux modèles d’outillages en vente chez le même fabricant (exemple: modules plastiques ou mousse SAM ou FACOM ou autre adaptés pour leurs outils).

Réalisation.

De nombreux amateurs n’ont pas les fonds pour se payer LA panoplie complète d’une grande marque d’outillage. Je dispose donc d’outillages assez disparates achetés au gré des besoins.

L’idée a donc fait son chemin et j’ai souhaité faire de mes caisses des mini panoplies fonctionnelles et adaptées à la fois à mes besoins et à mon outillage.

Seulement voilà, les caisses sont sans tiroir. J’ai donc commencé par créer des étages amovibles afin de répartir au mieux les outils. L’étape suivante a été de chercher à me procurer (avec pas mal d’obstination) de la mousse vierge de toute trace d’usinage. J’ai fini par trouver via mon quincaillier favori chez un fabricant de valises, conteneur etc…

L’addition  a été salée, mais le produit de base est là: une mousse bicolore de 3 cm d’épaisseur (1 cm noir et 2 rouge) dont la texture est proche de celle d’un tapis de souris. La matière est livrée en panneaux de 2 m².

La suite, c’est la réflexion sur l’organisation de la caisse puis sa mise en œuvre: on découpe avec une lame de cutter neuve la mousse à la taille de la caisse. L’outillage prévu est ensuite déposé et détouré au stylo, puis à l’aide d’une défonceuse on enlève plus ou moins de matière (à minima 1 cm ou plus en fonction des outils). Ci-dessous le résultat posé au fond de la caisse avec l’outillage.

Remarquez la présence de raidisseurs verticaux qui ont été bien pratiques, découpés à la bonne hauteur elles servent de base à mon étage intermédiaire.

L’étage repose sur du panneau de récupération (ce serait à mon avis mieux avec du contreplaqué si vous en avez) sur lequel vient se coller à la néoprène la mousse. Sur celui ci, les poignées sont réalisées avec une sangle à 2 euros découpée en morceaux. Pour réaliser la fixation, j’ai creusé légèrement la mousse afin d’éviter la sur-épaisseur due à la sangle. Cette dernière a été collée et agrafée. Je vous tiendrai au courant si j’ai des déboires avec ce système, en attendant il semble donner satisfaction. En 2020 soit six ans après, et après une utilisation modérée, le système est toujours opérationnel.

2/ Marquage de l’outillage

Afin d’éviter de mélanger les outils lorsque je travaillerai conjointement avec quelqu’un, j’ai entrepris la gravure de chaque outil à l’aide d’une fraise boule (je n’ai pas de stylo graveur et celle-ci fait aussi bien le travail).

Dans le milieu pro, les outils sont gravés pour des raisons de traçabilité: en cas de crash on peut savoir (même si l’avion a brûlé) si un outil a été oublié et remonter à son propriétaire qui risque d’être inquiété… En tant qu’amateur je ne suis pas soumis à ça mais j’aime bien garder de bonnes habitudes.

3/ Règles de base relatives à l’emploi de l’outillage

Ci-dessous quelques règles que je m’efforcerai de respecter tout au long du travail sur le planeur:

1/ L’outillage est contrôlé à l’issu de chaque opération ou de chaque journée de travail et avant tout coffrage (histoire de ne rien oublier dans la structure, avouez que ce serait ballot de devoir décoffrer après avoir réalisé des entures avec amour…).

2/ A chaque outil sa fonction. Il faut éviter de se servir de n’importe quel outil pour réaliser une tâche, il vaut mieux perdre un peu de temps à aller acheter le bon outil que de travailler n’importe comment avec de mauvais résultats tant pour les pièces maltraitées que pour l’outillage lui-même. C’est du reste souvent une source de dépense supplémentaire et d’énervement.

3/ Avant de les ranger, les outils sont systématiquement nettoyés. Rien de plus désagréable que de prendre des outils gras et sales.